Elevage des Fields de Ora - Golden Retriever

Attention Dangers

danger

De nombreux dangers guettent nos retrievers au quotidien, que ce soit dans leur lieu de vie ou à l’extérieur. Leur coté gourmand les expose à l’ingestion de bon nombre de subtances qui peuvent avoir des conséquences gravissimes.

D’un tempérament curieux, ils iront volontiers mettre le nez dans un nid de guèpes ou sur une procession de chenilles … 

Cette rubrique a pour but de vous informer sur ces dangers mais dans tous les cas il est impératif de prendre contact avec votre vétérinaire si votre chien se trouve exposé à un de ses dangers !

Le chocolat

Intoxication au Chocolat (Théobromine) du chien et du chat

L’ingestion de chocolat chez le chien ou le chat peut être accidentelle ou faire partie d’un rituel affectif entre le propriétaire et son protégé. La théobromine et d’autres composés présents dans le cacao font pourtant du chocolat une substance toxique pour les chiens et les chats. Selon la nature du chocolat, la dose et l’animal, le chocolat peut même s’avérer rapidement mortel !

chocolatLa Théobromine : toxique du chocolat pour le chien et le chat.

C’est le cacao contenu dans le chocolat qui est en cause car la théobromine est un de ses composants chimiques. La teneur en cacao est donc le facteur primordial.

La Théobromine n’est pas la seule molécule en cause dans cette intoxication. En effet, le chocolat contient des alcaloïdes de type méthylxanthines : la Théobromine, la Caféine et la Théophylline. Ces alcaloïdes ont une action sur le système nerveux et le système cardio-respiratoire.

On parle essentiellement de la Théobromine car celle-ci a une action :

  • 8 fois plus importante que la Caféine.
  • 2000 fois plus importante que la Théophylline

La Théobromine est transformée par le foie et éliminée par les urines. Ce processus est très lent chez le chien et le chat par rapport à l’homme. Sa 1/2 vie (c’est à dire le temps qu’il faut pour que la moitié de celle-ci soit éliminée du corps) est de presque 18 heures chez nos animaux de compagnie alors qu’elle n’est que de 2 à 3 heures chez l’homme.

Du fait de cette durée d’élimination beaucoup plus longue, il peut y avoir un effet cumulatif : De petites doses répétées sur de courts laps de temps peuvent générer des symptômes

Facteurs de risque de l’intoxication au chocolat (chien et chat)

Le type de chocolat : Le chocolat noir, plus concentré en cacao et donc en Théobromine, est 3 à 10 fois plus toxique qu’un chocolat au lait. Le chocolat blanc, quant à lui, ne pose pas de problème.

L’espèce concernée : Le chien est plus à risque que le chat étant bien plus attiré par le sucre que les félins.

L’âge : Un jeune animal ou un animal âgé seront plus sensibles à cette intoxication

La race : Les races brachycéphales (« nez écrasés » type Bouledogue, Boxer, Shi-Tzu, Pékinois, Carlin, Exotic Shorthair, Persan, …) sont beaucoup plus sensibles car prédisposées aux problèmes respiratoires

La taille de l’animal : Plus l’animal est petit plus le risque est grand car la concentration de Théobromine rapportée au poids sera plus élevée.

L’état de santé : Les animaux avec des problèmes cardiaques et/ou respiratoires, une insuffisance hépatique (foie) ou un traitement anti-dépresseur (type IMAO) ont des risques accrus

La répétition à intervalles réguliers : Comme évoqué plus haut, il peut exister un effet cumulatif lorsqu’on donne du chocolat à son chien (plus rarement à son chat) matin et soir ou à chaque repas.

Gestation ou allaitement de petits : La Théobromine passe dans le sang et dans le lait. C’est un risque à prendre en compte vu le faible poids et la taille des petits.

Les doses toxiques.

Une image rapide: une plaque de chocolat noir de 100 g peut tuer un chien de moins de 10Kg !

On considère qu’il y a, en moyenne

  • 4,5 à 16 mg de Théobromine par gramme de chocolat noir.
  • 1,5 à 2.2 mg de Théobromine par gramme de chocolat au lait.
  • Que la dose est insignifiante dans le chocolat blanc (0,9 µg par gramme) ou les produits aromatisés au chocolat.

Les plaquettes font classiquement 100 et 200 grammes donc ces doses sont à multiplier par 100 à 200 si votre animal a mangé une plaquette !

Quelles sont les doses toxiques ?

  • 20 à 40 mg/kg : Possibilités de troubles digestifs.
  • 40 à 50 mg/Kg : Des troubles neurologiques peuvent apparaître en plus des symptômes digestifs.
  • 60 mg /Kg : Peuvent s’ajouter les troubles cardiaques.
  • 100 mg/Kg et plus : La mort est possible !

Pour reprendre les données précédentes, une plaquette de chocolat noir intense de 100gr peut contenir 1600 mg de Théobromine. Donc un chien de 10Kg qui mangerait en totalité cette plaquette recevrait une dose de 160mg/kg potentiellement mortelle !

Comment calculer la dose de Théobromine ingérée ?

Estimez la quantité de chocolat ingérée en grammes.
Multipliez cette quantité par 16 si c’est du chocolat noir et par 2.5 si c’est du chocolat au lait.
Divisez le nombre obtenu par le poids de l’animal en Kilos.

Ca vous donne une quantité de Théobromine potentiellement ingérée par Kilo.

Comparez aux doses toxiques données ci-dessus. Si vous êtes au delà de 20mg/Kg des symptômes peuvent déjà apparaître.

Quoiqu’il en soit ce calcul est indicatif et ne dispense pas d’un appel auprès de votre vétérinaire

Les symptômes chez le chien ou le chat qui mange du chocolat.

Les symptômes digestifs apparaissent les premiers. Ils sont suivis des symptômes nerveux qui précèdent de très peu les symptômes cardio-respiratoires.

1 – Symptômes courants

  • Digestifs : vomissements, augmentation de la salivation, éventuelles diarrhées. Ceux-ci apparaissent en 4 à 5 heures seulement
  • Nerveux : halètement, agitation, tremblements et crises convulsives possibles.
  • Cardio-respiratoires : accélération cardiaque (tachycardie) et plus rarement diminution (bradycardie), accélération respiratoire (tachypnée).

2 – Autres symptômes possibles mais moins fréquents

  • Hyperthermie.
  • Arythmies cardiaques = le rythme cardiaque est irrégulier.
  • Ptyalisme = salivation tellement importante que le chien ou le chat en bave énormément.
  • Douleurs abdominales.
  • Augmentation de la prise de boisson.
  • Incontinence possible liée à l’effet diurétique des méthylxanthines

Pronostic : Très réservé car le coma et la mort peuvent intervenir en 6 heures au plus rapide et le risque mortel s’étend sur 48 heures après l’ingestion. Cela va dépendre de l’ensemble des conditions évoquées dans les facteurs de risque

Il existe des cas de mort subite sans aucun symptôme !

3 points importants

  • Vous devez appeler immédiatement votre vétérinaire.
  • Il n’y a pas d’antidote contre la Théobromine, seuls les soins de votre vétérinaire pourront sauver votre animal !
  • Il faut agir vite car la diffusion de la Théobromine est très rapide (concentration maximale atteinte en 4 à 5 heures) !

Traitement éliminatoire lors d’intoxication au chocolat.

Le chocolat s’il en reste dans l’estomac et la Théobromine ayant déjà été absorbée par l’organisme doivent être éliminés au maximum !

La Théobromine suit un cycle entéro-hépatique. Cela signifie qu’après absorption, une partie de celle-ci repasse dans l’intestin via le foie puis s’en suit une nouvelle absorption. On cherche donc à en capter le plus possible avec du charbon activé et ce, sur plusieurs jours.

Le vétérinaire pourra faire vomir l’animal si celui-ci est vigile dans les 2 premières heures après ingestion.

Un lavage gastrique est parfois nécessaire

Le charbon activé est quasi systématique sur un animal vigile et quand il s’en sort, il est généralement prescrit toutes les 4 heures sur plusieurs jours pour les raisons évoquées précédemment

Lors d’hospitalisation, la perfusion est systématique pour aider l’animal à éliminer la Théobromine au niveau des urines

Traitement symptomatique lors d’intoxication au chocolat.

Anti-diarrhéiques, pansements gastriques.
Antalgiques pour les douleurs abdominales.

Valium pour contrer l’hyper-excitation et/ou les convulsions.
Traitement des troubles cardiaques.

Dr. Jean-Marc Wurtz

Cet article est extrait du Retriever Club de France. Les photos ont été changées volontairement avec des photos de notre elevage.

Les toxiques du quotidien

De nombreux aliments consommés par l’Homme, revêtent un caractère dangereux pour nos compagnons à quatre pattes. De même, notre logement renferme de nombreux produits qui, s’ils sont ingérés par un chien, peuvent avoir des conséquences dramatiques. Enfin, les végétaux peuvent également s’avérer toxiques. Nous allons tenter dans cet article d’aborder quelque uns des toxiques auxquels peuvent être exposés nos retrievers, et les signes cliniques qui peuvent orienter vers cette pathologie ; la plupart du temps les éléments commémoratifs sont très importants dans le diagnostic.

Nous n’aborderons volontairement pas le traitement des intoxications aigues du chien car leurs survenues imposent la consultation d’un vétérianire en urgence.

El cliquant sur l’illustration de cet article, vous pourrez télécharger un dépliant réalisé par le laboratoire TVM sur les risques d’intoxications au quotidien.

Les denrées alimentaires

Le chocolat et le café

– Le chocolat : l’intoxication au chocolat est la plus répandue parmi celles des carnivores domestiques. Un article lui a été consacré par le Dr Wurtz. Nous ne développerons donc pas ici.

– Le café : comme le chocolat, le café du fait de sa composition est toxique. La dose léthale médiane est de 140mg/kg de poids. Le délai entre l’ingestion et l’apparition des signes cliniques est d’environ 4 h. On constate la plupart du temps une polydipsie (le chien boit beaucoup), l’association de diarrhée et vomissements, puis polyurie, agitation, tremblements et convulsions. La tachycardie est souvent majeure.

L’ail et l’oignon

Les plantes du type Allium représentent un danger pour les chiens et la deuxième source d’intoxication par des aliments chez le chien.

– L’oignon : l’intoxication à l’oignon va entrainer chez le chien une anémie hémolytique. L’ingestion d’un quantité de 15g/kg de poids entraine une anémie d’installation rapide en 2 à 3 jours. Cliniquement les conséquences de l’anémie s’observent : abattement, anorexie, faiblesse. Une coloration des urines est caractéristique. Des signes digestifs peuvent etre retrouvés mais ne sont pas constants.

La plupart du temps, le pronostic est bon.

– L’ail : il peut provoquer une intoxication comparable à celle du à l’oignon, tant au niveau du mécanisme physiopathologique, que des signes cliniques.

Le raisin

Ingéré en grande quantité, quelque soit sa forme (frais, sec..etc) le raisin est responsable de la survenue d’une insuffisance rénale aigue. L’ingestion de 5 g de matière sèche / kg de poids entraine les premiers symptomes. Au dela de 10g/kg le pronostic devient sombre.

Le raison sec représente le risque le plus élevé car il est très appétant.

Les premiers signes cliniques sont digestifs : les vomissements sont constants et peuvent être associés à une diarrhée et des douleurs abdominales. Une insuffisance rénale peut s’installer en 24 à 48h entrainant une oligo anurie ; dans ce cas le pronostic est réservé.

La pomme de terre

C’est la solanine contenue dans la pomme de terre qui est responsable des intoxications. Le plus souvent le chien ingère des tubercules germés ou des épluchures laissées sur le composte (pomme de terre consommée crue).

La dose toxique est de 30 gr/ kg de poids.

Dans les symptomes, on peut retrouver une altération de l’état général avec abbatement et anorexie, associée à des troubles neurologiques dus à la toxicité nerveuse de la solanine (incoordination motrice et tremblements), ou digestifs (vomissements, hypersialorrhée, constipation puis diarrhée).

Le pronostic semble meilleur si les signes cliniques sont digestifs plutot que neurologiques.

Le sel

Si les chiens ne consomment pas naturellement du sel à l’état brut (sel de table) ils peuvent se laisser tenter par des préparations de type pate à sel laissées à leur portée. Les sels régénérants des lave-vaisselles peuvent représenter un danger.

La dose toxique est de 2 à 3 g / kg de poids.

Intoxication rare, elle est souvent gravissime. Les signes cliniques sont liés à l’hypernatrémie : vomissements et diarrhée sont les premiers symptomes observés ; l’atteinte du systeme nerveux, léthargie, tremblements, coma, signes la gravité.

Les produits domestiques

L’alcool :

On trouve de l’alcool dans beaucoup de produits domestiques : boissons alcolisées, parfums, désinfectants, nettoyants ménagers…L’ethanol est le principe actif en cause.

La dose toxique par voie orale est de 5g/kg. Les signes cliniques attestent de l’altération du systeme nerveux : modification du comportement, léthargie, ataxie et mouvements incoordonés et peuvent aller jusqu’au coma. Les vomissements sont fréquents et accélèrent la deshydratation.

L’antigel :

Le principe actif en cause est l’éthylène glycol qui revet une toxicité similaire à l’alcool, mais qui s’accompagne également d’effets dus à ses produits de dégradation dans l’organisme qui vont fixer le calcium pour former des cristaux d’oxalate de calcium qui s’accumulent dans les reins.

Il s’agit d’une intoxication fréquente due au goût sucré de ce liquide. L’absorbtion d’une quantité de 6,5 ml/kg entraine des troubles pouvant évoluer jusqu’au décès du chien.

Les signes cliniques sont gastriques (nauséees, vomissements, polydipsie associée à une polyurie), et neurologiques (ébriété, apathie, baisse des réflexes). Une hypothermie est souvent constatée. Au bout de 48h les symptomes d’une atteinte rénale apparaissent : oligurie, lethargie, anorexie. Entre les deux, une amélioration de l’état du chien peut etre faussement rassurante.

L’anti limace :

Le principe actif en cause est le métaldéhyde le plus souvent mais peut egalement être du methiocarbe ou du phosphate ferrique. Dans les 3 cas, l’ingestion peut être mortelle. La dose toxique est de 4g/kg.

En fonction de la quantité ingérée, les symptômes suivants sont les suivants :

– hypersialorrhée (salivation excessive)

– vomissements, crampes, fièvre pour de petites quantités

– vertiges, troubles de l’équilibre, spasmes musculaires jusqu’à hypertonie pour des quantités importantes

– convulsions et état comateux, mort pour une ingestion massive.

Après 2 à 3 jours, des lésions hépatiques peuvent apparaître et êtres fatales.

Les raticides :

Les raticides et souricides sont la plupart du temps des produits anti coagulants de type anti vitamine K ou alpha chloralose.

Dans le cas des anti Vit K, les symptomes sont souvent retardés et apparaissent quelques jours après l’ingestion : l’altération de l’état générale peut s’accompagner de saignements extériorisés. C’est l’existance d’une hemorragie interne qui complique cette intoxication et peut conduire au décès. Il existe un antidote.

Contrairement auux anti Vit K, l’alphachloralose entraine des signes cliniques quelques heures après l’intoxication. Ils sont principalement neurologiques : altération du comportement, troubles de l’équilibre, prostration, coma. L’évolution sans traitement est défavorable.

Les plantes

Bon nombre de plantes d’intérieur, des jardins ou sauvages représentent une menace en cas d’ingection ou de mastication par les chiens. Parmi elles, les plantes suivantes : le laurier rose, le philodendron et le rhododendron, le ficus, le muguet, le gui et le houx, les liliacèes (tulipes, colchiques, jacinthes, amaryllis, narcisses, muguet, …etc) le yucca, l’aloès, le cotoneaster, les dieffenbachia, l’euphorbe, les sanseveria, le tabac…etc.

Les signes cliniques sont digestifs (nausées vomissements, hypersialorrhée), neurologiques, cardiaques et allergiques (éruptions, oedemes,…etc).

Conduite à tenir

Les centres anti poisons peuvent vous renseigner sur la toxicité d’un aliment, d’un produit ou d’une variété de plantes :

  • CNITV Alfort : 01 48 93 13 00 (de 9 à 17 heures)
  • CNITV Lyon : 04 78 87 10 40 (ouvert 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24)
  • CNITV Toulouse : 05 61 19 39 40 (de 9 heures à 17 heures)
  • CNITV Nantes : 02 40 68 77 40 (ouvert 24h/24 et 7jours/7)

Au moindre doute et sans attendre, contacter votre vétérinaire ; ne tentez rien par vous même, ni faire vomir l’animal, ni lui donner quelque remède que ce soit.

La connaissance de ces intoxications et les actions préventives sont la meilleure façon de protéger votre animal.

Cet article est extrait du Retriever Club de France. Les photos ont été changées volontairement avec des photos de notre elevage.

Les algues bleues

…un danger potentiel pour nos chiens que nous connaissons peu.

Les algues bleues, qui répondent au nom scientifique de cyanobactéries, intéressent beaucoup les équipes de toxicologie animale depuis quelques années. Ces micro-organismes sont en constante augmentation ces dernières années et peuvent se révéler toxiques pour de nombreuses espèces animales, dont le chien et, dans une moindre mesure, pour l’homme.

Un article paru en Novembre 2004 dans « le point vétérinaire » a servi de support principal à mes lignes. Il débutait ainsi:« Les praticiens doivent se préparer à être confronté de plus en plus souvent à des intoxications par cyanobactéries, qui constituent un danger à la fois pour la santé animale et pour la santé publique ».

Les intoxications animales par les cyanobactéries sont connues depuis le début des années 1980, décrites aux Etats-Unis puis en Australie. En France, les premiers cas ne furent décrits qu’en 2003 dans le Tarn et le Jura.

algues bleuesLes cyanobactéries sont présentes sur terre depuis au moins trois milliards d’années et ont colonisés presque tous les milieux terrestres et aquatiques. Il en existe près de 2000 espèces différentes réparties en 150 genres. Elles ont une prédilection pour les eaux douces et calmes. On peut donc les trouver dans n’importe quelle retenue d’eau ou étang mais aussi, depuis peu, dans de l’eau courante. Elles ont été nommées algues bleues en raison de leur couleur bleu-vert et parce qu’elles présentent à la fois les caractères des bactéries et des algues. Ces micro-organismes sont en augmentation constante partout dans le monde, conséquence des changements climatiques et de la pollution. Autre facteur récemment identifié, l’eutrophisation des plans d’eau, c’est-à-dire leur contamination par les dérivés organiques qu’utilise l’agriculture moderne.

Certaines de ces cyanobactéries produisent des substances chimiques toxiques, les cyanotoxines. On en distingue principalement trois variétés selon qu’elles agissent sur la peau (dermatotoxines), le foie (hépatotoxines) ou le système nerveux (neurotoxines).

Les dermatotoxines sont, hors cas particulier, celles qui concernent le plus l’homme en provoquant une irritation de la peau, des yeux, du nez et de la gorge. Ce sont les deux autres variétés de cyanotoxines qui sont responsables des accidents sévères, souvent mortels, chez de nombreuses espèces animales : animaux domestiques dont le chien et le chat, poissons, grenouilles, oiseaux d’eau mais également le chevreuil.algues bleues

Ces toxines sont présentes en grande quantité lors des périodes de proliférations de ces algues, périodes appelées efflorescence ou « bloom » ou encore « fleurs d’eau » et qui se traduit par une augmentation rapide et importante de la masse de ces organismes. Cette efflorescence survient principalement en période estivale, dès que les températures dépassent 18°, et est d’autant plus marquée que les températures sont élevées. Les plans d’eau touchés voient leur surface se recouvrir d’une couche de couleur bleu-vert typique leur donnant un aspect peu engageant pour le regard humain. L’existence de courants de surface peut pousser les algues sur les berges où elles forment une épaisse couche d’écume.

Les animaux sont intoxiqués suite à l’ingestion d’eau ou de vase souillées par ces algues. Les jeunes animaux sont particulièrement sensibles, de faibles quantités suffisant à provoquer la mort. Le simple fait pour un chiot de lécher son pelage souillé par cette eau peut suffire.

Les hépatotoxines modifient la structure du foie et peuvent entraîner des hémorragies intra hépatiques. Elles agissent également sur le muscle cardiaque, les poumons, les intestins et surtout les reins.

Les neurotoxines ne sont présentes en France que depuis 2002-2003 et agissent principalement sur le cerveau. Elles provoquent des convulsions rapidement suivies du décès de l’animal par paralysie respiratoire. Quelques fois, le tableau se résume à une mort par asphyxie dans les minutes ou les heures suivant l’ingestion de l’eau contaminée.

Le diagnostique de ces affections est probablement sous évalué et le plus souvent posé au stade…de l’autopsie !

En pratique, ce sont la convergence d’arguments cliniques et épidémiologiques qui doivent faire évoquer le diagnostique. Les arguments épidémiologiques sont l’apparition de troubles nerveux survenus peu après une baignade en eau douce mais également l’évolution rapide des signes cliniques. La connaissance d’une efflorescence récente sur le plan d’eau concerné ou de décès inexpliqués d’autres animaux à proximité sont un excellent indicateur. Quant aux arguments cliniques, ils reposent essentiellement sur la découverte, dans le contenu gastrique de l’animal, de vase ou d’eau colorée.

Le traitement vise dans un premier temps à stopper les symptômes neurologiques, le plus rapidement possible, par l’administration d’un anticonvulsivant (Valium* ou Gardénal*). Une fois l’état de l’animal stabilisé, il convient de lui vider l’estomac par un lavage gastrique et de protéger le rein par l’administration d’un diurétique. Si la nature exacte de la toxine peut être identifiée dans le contenu gastrique, un traitement spécifiquement dirigé contre celle-ci peut être entrepris.

Comme bien souvent, la prévention est le meilleur traitement. On citera sans détailler les tentatives de réduction de l’efflorescence, notamment par la maîtrise des processus d’eutrophisation des eaux, la déclaration des cas suspects aux services préfectoraux compétents, la fermeture et la surveillance des sites infestés et enfin, le traitement des eaux si celles-ci doivent servir d’eau de boissons pour les animaux domestiques ou l’homme. Concernant nos chiens, et je site là mon propre vétérinaire : « Il faut rester logique, le principe de précaution veut qu’on évite d’envoyer un chien dans une eau où nous-mêmes n’aimerions pas aller ! »

Dr. Jean-Marc Wurtz

Cet article est extrait du Retriever Club de France. Les photos ont été changées volontairement avec des photos de notre elevage.

Les chenilles processionnaires du pin

par les Drs Annabelle Loth et  Alexandre Balzer

L’envenimation des chiens par les chenilles processionnaires est une affection printanière de plus en plus fréquente. En effet, les hivers moins rigoureux sont notamment à l’origine de l’extension géographique en France de cette chenille, dont les poils sont urticants.

Les chiens, et notamment les chiens de chasse, sont particulièrement susceptibles d’être touchés. Les réaction peuvent être bénignes mais parfois aussi dramatiques avec des pertes des 2/3 de la langue, causées par ses insectes lors de l’exploration de leur milieu environnant, que ce soit en reniflant ou en prenant en bouche des bouts de bois….

La chenille processionnaire

Plusieurs types de chenilles peuvent être à l’origine d’envenimation par contact oral ou cutané chez le chien. La principale, en France, est la chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa). On la retrouve principalement dans les Landes et le pourtour méditerranéen, sur les résineux dont elle se nourrit : pins Laricio, Maritime, de Corse, Sylvestre, d’Alep et cèdres. Elle se retrouve également dans certaines régions du Sud et de l’Ouest ainsi que dans les vallées de la Loire et de la Saône, jusque dans le centre de la Bretagne. Les chenilles sont ainsi présentes depuis quelques années dans toutes les régions au sud d’une ligne Lorient-Orléans-Dijon, exceptées en montagne. Certains facteurs climatiques, comme des hivers moins rigoureux, et écologiques, comme les plantations étendues de résineux…, ont favorisé l’extension géographique de la chenille vers le nord et des régions normalement indemnes.

Les chenilles processionnaires sont des chenilles rousses de 5 cm de long qui se déplacent toutes en file indienne, ce qui est à l’origine de leur nom. Elles sont fortement velues et portent des poils urticants sur leurs corps, lorsqu’elles sont aux stades dits L3, L4 et L5. Ces poils urticants sont portés au niveau du dos des chenilles et sont dressés, voire lâchés passivement dans l’air lorsque la chenille est menacée.

L’envenimation se produit lorsque les chenilles descendent en procession de leur nid où elles ont passé l’hiver. Généralement, cette descente des arbres se produit au début du printemps mais peut s’étendre de janvier à juin selon les conditions climatiques. A la fin de leur procession, les chenilles s’enterrent afin de se transformer, pendant l’été, en adulte, un papillon de nuit inoffensif. Ces papillons se reproduisent alors et pondent leurs œufs sur les pins. Des chenilles éclosent des ces œufs et évoluent ensuite en plusieurs stades de larves (L1 à L5). Ces chenilles construisent pendant l’automne le nid dans lequel elles passeront l’hiver. Elles ne redescendront qu’au printemps suivant et le cycle pourra recommencer. Toutefois, malgré ces contaminations normalement saisonnières, il est possible d’observer des

envenimations toute l’année, notamment par les nids qui reste infestant pendant plusieurs années après le départ des chenilles, par les poils qui y restent.

Le danger des chenilles processionnaires

Les chenilles processionnaires sont à l’origine d’envenimation par simple contact. Ce sont, en effet, leurs poils urticants qui libèrent une toxine. Cette toxine, ou venin, est appelée thaumopoéine.

La thaumopoéine est à l’origine d’une réaction inflammatoire aigue de la peau et des muqueuses avec lesquelles elle est en contact. Cette inflammation peut être gravissime et provoque la mort des tissus mis en cause : langue, babine, truffe… Les chiens ne sont pas forcement infestés parce qu’ils ont touchés des chenilles, mais ils peuvent également l’être par contact avec des poils apportés par le vent, avec des objets couverts de poils urticants (bout de bois notamment) ou par les cocons tombés au sol.

Les symptômes chez le chien 

Chez le chien, c’est la langue qui est principalement touchée. Ceci s’explique par le comportement du chien qui explore le milieu extérieur en prenant en gueule ou en reniflant au sol. Le plus souvent, le premier signe observé est une salivation très importante. Le chien peut ensuite essayer de se gratter le museau et parfois vomir. Très rapidement la langue, voire le nez et une partie de la face du chien, gonflent de façon plus ou moins importante. Le gonflement de la langue peut être tel que le chien ne parvient plus à la rentrer dans sa gueule et même éprouver des difficultés pour respirer.

Que faire lorsque son chien présente de tels symptômes ?

L’homme est également victime des poils urticants des chenilles processionnaires. C’est pourquoi si votre chien se met subitement à baver et que vous suspecter fortement les chenilles (présence dans votre région…), il faut absolument ne pas toucher votre chien mains nues et mettre des gants. En effet, les poils urticants peuvent provoquer des conjonctivites si l’on se frotte les yeux ou des irritations locales, notamment sur les mains après avoir manipuler son chien. Généralement ces symptômes disparaissent en 24 heures spontanément.

Avant d’emmener votre chien chez votre vétérinaire, il est important d’éviter qu’il se gratte car il pourrait augmenter l’envenimation. Il faut aussi l’empêcher de boire ou de manger. Il est fondamental d’amener en urgence votre chien chez votre vétérinaire, car les conséquences de ce type d’infestation essentiellement buccale peuvent être gravissimes, allant jusqu’à le perte de langue.

Si l’intensité de l’envenimation est faible, le chien peut rapidement guérir avec un traitement, qui consiste principalement à lutter contre l’inflammation de la langue et les risques de surinfection. Toutefois, la langue peut être tellement touchée que l’hospitalisation du chien est obligatoire pour mettre en place une perfusion et parfois même intuber pour permettre la respiration. L’alimentation du chien est souvent difficile pendant quelques jours à cause de la douleur et de la taille anormale de la langue. Généralement une alimentation liquide peut suffire pour que le chien réussisse à manger pendant les premiers jours ; mais une alimentation par sonde nasale peut être obligatoire si le chien ne parvient pas à s’alimenter.

Il faudra alors que s’armer de patience, car seul le temps permet d’évaluer les dégâts. En effet, après 2-3 jours, la langue peut reprendre un aspect quasiment normal ou peut se nécroser, soit de façon localisée au niveau de son extrémité, soit de façon beaucoup plus étendue voire totale. Le chien peut ainsi perdre une partie de sa langue. Une chirurgie est souvent nécessaire pour enlever le bout de la langue atteint. Toutefois, si les dégâts sont trop importants, le chien peut décéder ou être incapable de s’alimenter à nouveau, ce qui impose alors l’euthanasie.

La prévention des envenimations par les chenilles processionnaires

Pour éviter d’être un jour confronté à ce type de problème, il est important de prendre certaines précautions :

  • Se renseigner auprès de votre vétérinaire pour savoir si la région est fréquemment touchée par des infestations aux chenilles processionnaires. En effet, celui-ci pourra rapidement vous dire, par le nombre de consultation pour ce motif, si la région est régulièrement touchée et si pour l’année en cours les chenilles sont déjà descendues ou non.
  • Eviter de promener son chien dans les parcs ou les forêts fortement infestés notamment lorsque les chenilles sont visibles au sol ; car, même en laisse, le risque existe
  • Enlever avec un sécateur ou un échenilloir les nids présents dans vos jardins en hivers avant que les chenilles ne redescendent. Il faut alors faire très attention aux poils urticants et se protéger correctement : gants, masque et habits protecteurs. Les nids peuvent ensuite être brûlés et les déchets sont jetés car mêmes brûlés des poils urticants peuvent persister.
  • Appliquer un traitement insecticide à base de Bacillus thuriengiensis une fois par an sur les arbres atteints. Ce traitement est à réaliser sur les arbres présentant des nids en fin d’été ou en automne lorsque les chenilles sortent encore la nuit pour se nourrir car elles seront tuées à ce moment là.

Enfin il est important de retenir qu’il n’existe aucun moyen de se débarrasser définitivement des chenilles. En effet, même si toutes les chenilles existantes sont détruites sur un terrain donné, les arbres peuvent être réinfestés l’année suivante. Le traitement mécanique ou chimique est donc à renouveler chaque année tant que le papillon est présent dans votre région.

Cet article est extrait du Retriever Club de France. Les photos ont été changées volontairement avec des photos de notre elevage.

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